Autour de nous...
- La copropriété s'inscrit dans l'histoire, la grande et la petite ...
- Se situer dans l'Histoire
- Le terrain
- La construction
- La copropriété
- la parcelle 23-25 rue Bellevue
- la parcelle 113 avenue André Morizet
- la parcelle 21 rue de Bellevue et 115 avenue André Morizet
- la parcelle 101 avenue André Morizet et 27 rue de Bellevue
- Anecdote... Quel est le numéro de la Résidence ?
- quel architecte ?
- Plan de Travail 1960
- le crédit national
- rue de bellevue
- Boulevard de la république - Avenue André morizet
- Rue de silly
- André morizet
- Le prince Youri Tcherkessoff
La copropriété s'inscrit dans l'histoire, la grande et la petite ...
les images sont cliquables
Se situer dans l'Histoire
Une peinture, réalisée au milieu du XIX siècle, montre que le quartier où nous vivons était alors occupé par une prairie où broutaient paisiblement des vaches, les pieds dans l'eau, car la zone était inondable lors des crues de la Seine.
La valeur de ces terrains longeant la Seine était de ce fait très faible (à l'époque !!!) ce qui explique le choix fait quelques années plus tard par Louis Renault d'y installer ses ateliers de construction d'automobiles.
La surélévation des quais de la Seine qui mit cette zone à l'abri des crues favorisa la venue des industries liées à la construction automobile, puis à l'aviation, notamment pendant la guerre 14/18.
De cette époque subsistent encore quelques hangars où furent assemblés des avions, comme celui situé entre la rue de Silly et la rue de Billancourt qui vient juste d'être démoli (été 2013).
Le terrain
Le terrain où nous sommes fut également parti prenante de cette évolution.
Dans les années 30 il était occupé, le long de la rue de Bellevue, par une entreprise métallurgique, les Etablissements Mortagne, qui appartenait, ou était un fournisseur du groupe Salmson , constructeur de pompes et de voitures de sport. En 1933 les Ets Mortagne furent déclarés en état de cessation de paiements. Le Crédit National (voir Le dossier "Crédit National") qui était créancier hypothécaire fit jouer sa garantie et devint en 1936 propriétaire de l'immeuble. L'activité industrielle s'y est toutefois poursuivie jusqu'à la fin des années 50, période du transfert en province de ce qui restait des activités du groupe Salmson.
Sur ce lieu devenu libre de toute activité le Crédit National prit alors la décision de construire un ensemble locatif.
Au préalable il agrandit le terrain disponible en achetant trois parcelles mitoyennes, l'une auprès d'un prince russe résidant au Portugal, une autre auprès d'un particulier, et la troisième auprès de la commune de Boulogne. La commune mit en condition de cette vente le droit de désigner les locataires de 20 appartements de 3 pièces, et ce jusqu'en 1980.
Et c'est ainsi que les habitants de cet immeuble bénéficièrent pendant quelques années d'une surveillance privilégiée de la part des services de police, l'un de ces colocataires privilégiés n'étant pas moins que le commissaire de police de Boulogne.
La construction
Le permis de construire fut 'probablement' accordé en mars 1960. (voir Le dossier "Architecte").
A cet endroit de notre recherche les dates sont difficiles à préciser. Les témoignages directs indiquent que la totalité de la construction sur les 4350 m2 du terrain disponible fut achevé en 1967. Mais un document notarial rapporte que le certificat de conformité (fin officielle des travaux des bâtiments (A, B - B', C et D) est accordé le 13 novembre 1969.
La construction débuta par le creusement du parking et l'élévation du bâtiment A.
En Juillet 1962, f'après le témoignage d'un des premiers occupants de l'immeuble, les travaux de construction du bâtiment A étaient suffisamment avancés pour que les premiers locataires s'y installent. Son emménagement eut lieu le 14 juillet 1962 au bruit des pétards et des flonflons de la fête nationale. Dans l'immeuble A, les travaux de finition, comme la pose des dalles de l'entrée et des escaliers, n'étaient pas encore achevés. Toujours selon ce témoignage, la construction du bâtiment D venait tout juste de commencer. Par ailleurs un autre résident date de 1963 son arrivée dans le B. A ce moment l'élévation des autres bâtiments était suspendue au départ des occupants d'une maison construite sur une des parcelles nouvellement acquises.
Au moment où ce texte est rédigé (septembre 2013) quelques uns des locataires de la première heure sont encore présents dans la résidence et, pour certains, dans le même appartement.
La copropriété
Au printemps 1992 le Crédit National informa ses locataires qu'il envisageait de vendre sous un régime de copropriété l'ensemble des appartements.
Les premières acquisitions se firent en juillet de la même année, et quelques mois plus tard un premier conseil syndical fut constitué. Le 'syndic' de l'immeuble était confié par le Crédit National au cabinet GERER. Cette fonction fut ultérieurement confiée au cabinet LAMY, et plus récemment au cabinet GRATADE.
La copropriété a été bâtie sur un ensemble de parcelles réunies pour l'opération immobilière menée par le Crédit National (banque): surface correspondant aux propriétés des 21 au 27 rue de Bellevue et du 101 au 115 avenue Morizet.
Les immeubles sont élevés sur les terrains d'une usine métallurgique, d'un prince russe, d'une famille boulonaise et d'un terrain municipal.
extrait wikipedia, archives communales, actes notariés, recherche personnelle.
la parcelle 23-25 rue Bellevue
Cette parcelle était la propriété de la Société Anonyme des Anciens Etablissements MORTAGNE (usine de métallurgie), dont le siège était au 25 rue de Bellevue. Suite à la faillite de Mortagne la banque s'est reconnue débitrice envers le CREDIT NATIONAL pour prêt de la somme de 2.200.000 francs. (cliquez l'image de l'action Mortagne).
la parcelle 113 avenue André Morizet
Cette parcelle a été vendue par le Prince Youry (Georges) TCHERKESSOFF, d'origine russe, né à KHASAV-JOURT (Russie) le 26/11/1895 (numérotation orthodoxe). Titulaire d'un passeport portugais. Khassaviourt se trouve dans la plaine Koumyke de Ciscaucasie, non loin de la frontière avec la Tchétchénie, à 80 km au nord-ouest de Makhatchkala. (cliquez l'image de la cathédrale orthodoxe).
la parcelle 21 rue de Bellevue et 115 avenue André Morizet
Cette parcelle a été vendue par:
= Monsieur Robert Henri DUPAS, époux de Madame Alice Renée DEFUDES, Né à ASNIERES (Hauts de Seine) le 24/01/1920.
= et Madame Jeanne Marthe DUPAS, veuve de Monsieur Vincent Emile AUFAURE, Née à PARIS (9eme} le 17/01/1878.
la parcelle 101 avenue André Morizet et 27 rue de Bellevue

Cette parcelle appartenait à la ville de Boulogne Billancourt. Cette acquisition a eu lieu moyennant un prix payé comptant et quittancé audit acte et à charge par le CREDIT NATIONAL de mettre à la disposition de la Ville de BOULOGNE BILLANCOURT à titre de location au plus tard le premier juillet mil neuf cent quatre vingt, vingt appartements de trois pièces dépendant de l'ensemble immobilier.
Extrait du document Notarial créé pour un acte de propriété d'appartement au 103 de l'avenue Morizet. . . . . . .
Anecdote... Quel est le numéro de la Résidence ?
Attention ! Selon l'administration, la numérotation de la Résidence est 'variable'. Sur le cadastre la propriété est notée au n°115 de l'avenue Morizet (numéro de la parcelle), ce numéro résultant de la fusion des parcelles 101 à 115 de l'avenue. Sur les documents d'architecte d'origine, on lit "103 à 109". Vous noterez que la porte principale indique "103 - 105".
Enfin dans certains documents d'archives de la mairie il est indiqué "109". Aujourd'hui, l'habitude et les services postaux considèrent l'adresse "103 - 105 avenue André Morizet". L'usage, rapporté par les gardiens de la résidence, simplifie l'adresse en "103 avenue Morizet". Bien qu'il y ait deux portes rue de Bellevue, il n'y a pas de numéro officiel sur cette rue. Un ancien document municipal indique le numéro 27 (et même 21 à 27).
quel architecte ?
Ces travaux ont été déclarés achevés le quinze janvier mil neuf cent soixante neuf et le certificat de conformité accordé le treize novembre mil neuf cent soixante neuf par arrêté numéros 4817, 8363 et 8494. Il faut noter que les travaux se déroulèrent en plusieurs 'tranches'. A et B, puis B1, enfin C et D. Ce qui explique la numérotation étonnante des escaliers : A, B1 (?), B, C, D. Les premiers habitants arrivèrent en 1963.
Une question reste ouverte dans l'histoire de notre résidence : Qui a construit les bâtiments ? Si le maître d'oeuvre fut le "Crédit National" on n'a pas d'autre renseignement direct. Le permis de construire a disparu !
Après une recherche au service des archives municipales et du bureau de "gestion du droit des sols" de Boulogne Billancourt, une demande a été déposée auprès des archives départementales.
Hélas :
" J'ai le regret de vous informer que les recherches effectuées dans notre base de données n'ont pas permis de retrouver de dossier à cette adresse. En effet, les archives départementales des Hauts-de-Seine ne conservent malheureusement qu'un échantillon des permis de construire qui nous ont été versés par les services de l'Etat, les autres ayant été éliminés. En ultime recours, vous pouvez éventuellement contacter la commune de Boulogne qui conserve peut être un exemplaire de ce permis. Cependant, il me semble que la commune de Boulogne ne conserve les permis de construire qu'a partir de la loi de décentralisation (1983)."
Le service des Archives de Boulogne a bien confirmé que la quasi-totalité des documents de ce type avait été reversé aux archives départementales. Le département n'aurait archivé que les documents des bâtiments de services publics et 'bâtiments remarquables' (notion floue !).
La mémoire collective joue son rôle! Les résidents les plus anciens ont souvenir d'informations circulant au sujet de l'architecte. Or des recherches ont permis de constater un lien entre le Crédit National et l'architecte Pierre Dufau qui aurait obtenu le 'Prix de Rome'. Ce dernier ayant construit, dans les mêmes années, un immeuble au siège de la banque. Par ailleurs le style architectural de la résidence correspond aux 'canons' de l'époque et du créateur.
Pierre Dufau est considéré comme un des maîtres de l'architecture française du XX ème siècle.
9 octobre 2013 ... Le mystère est levé en partie !!!
Si le permis de construire n'existe plus, nous avions une autre voie. En effet, en parallèle au permis de construire, il fallait obtenir un visa "sanitaire". Celui-ci s'obtenait à la présentation des plans prouvant la qualité "sanitaire" de la construction projetée.
La mairie a le dossier dans ses archives! Casier sanitaire document n° 208w15. Concernant la construction 105-109 (!) avenue Morizet. Sur ces documents les Plans, datés de 1960, sont signés des architectes: Pierre Auvin et Jean Rocard. L'entreprise "BOTTE" est chargée des travaux. Il est à noter que les bâtiments D et A ne faisaient pas partie de ce premier projet.
Mais, ces deux architectes étaient peut-être des collaborateurs de Dufau. Nous continuons nos recherches en s'appuyant sur les déclarations des premiers occupants, sûrs de leurs informations.
cliquez les images ci-dessous pour les agrandir::
Plan de Travail 1960
Parmi les rares documents : Cet extrait resté dans les tiroirs. On peut lire sur le cartouche en bas à gauche "révisé septembre 1960", et le "CN" pour "Crédit National". Le terme 'révisé' indique que le projet est antérieur à cette date. Plus de 10 ans pour aboutir! Cette info pose encore une nouvelle question: pourquoi un chantier si long? Le document est peu lisible mais il est historique !
Document trouvé sur notre fiche chez Gratade.
Cliquer sur l'image vous donne accès au PDF.
L'architecture et l'histoire des terrains n'est pas banale. le "Crédit National", instigateur de l'opération immobilière, a été une banque pour le moins atypique. Elle mérite qu'on s'intéresse à son histoire.
le crédit national
A l'origine, en 1919, il avait été créé pour financer la réparation des dommages de guerre. Aussi bien les dommages aux biens privés que ceux causés aux entreprises.
En lui confiant le soin de trouver les ressources nécessaires par le moyen d'émissions d'emprunts obligataires (avec des remboursements bonifiés par des lots tirés au sort) auprès du public et des investisseurs financiers comme les banques et compagnies d'assurances, l'État faisait ainsi l'économie d'une ligne budgétaire qu'à défaut, il aurait fallu financer par l'impôt.
Dans ce dispositif l'État n'engageait que la garantie qu'il donnait aux emprunts, et pour sécuriser cet engagement il s'était réservé le pouvoir de nomination des dirigeants du Crédit National. Le capital était dans des mains privées, les actions furent cotées en Bourse, mais l'assemblée des actionnaires n'avait aucun pouvoir électif.
L'usage fit que ces dirigeants nommés étaient le plus souvent issus du corps de l'Inspection des Finances, et pour certains avaient déjà derrière eux une longue carrière au sein de la Banque de France.
Passées les premières années où se fit le plus gros de la réparation des dommages de guerre, époque marquée par une dramatisation du devoir d'aider à la reconstruction du pays comme le montre les affiches appelant les épargnants à la souscription des emprunts, les gouvernements de l'époque jugèrent que l'outil financier que représentait le Crédit National pouvait être aussi utilisé pour financer le développement industriel, et notamment les investissements des entreprises moyennes qui ne pouvaient accéder au marché des emprunts obligataires à long terme.
En 1944, sitôt revenu dans ses locaux de la rue Saint Dominique (43 et 45) le Crédit National fut investi de nouveau du rôle de financeur de la réparation des dommages de guerre. Mais cette fois l'action auprès des entreprises fut concomitante.
Elle se manifesta par la création d'un nouveau mode de financement: le crédit bancaire à moyen terme refinançable auprès de la Banque de France.
Mais pour éviter que ce refinancement ne conduise à une pure création de monnaie on imaginât de faire précéder l'intervention de la Banque de France par celle du Crédit National, dont on demandait à ses analystes d'apprécier la pertinence du projet et la solidité du plan de remboursement des emprunts, suivie de celle de la Caisse des Dépôts.
Ainsi, retardée en fonction des ressources de ces deux établissements, l'intervention de la Banque de France se produisait au moment où les investissements réalisés étaient déjà entrés dans leur phase de production de valeurs.
Ces crédits d'une durée moyenne de 5 ans étaient assez souvent complétés par des prêts à long terme (10 à 15 ans) versés, sur ses propres ressources, par le Crédit National. Au regard des économistes ce dispositif eut un rôle déterminant dans la croissance de l'économie française.
Du moins jusqu'aux années 70, période où les banques s'affranchirent peu à peu de cette tutelle en trouvant d'autres ressources pour financer leurs opérations de prêts, parfois à l'étranger, avec dans ce cas un risque de change qu'elles durent gérer, ou faire supporter par leurs clients.
Les plus importants d'entre eux eurent tôt fait de découvrir par eux mêmes ces autres sources de financements, et les banques étrangères qui s'étaient installées en France pour le service de leurs compatriotes, ne tardèrent guère à les démarcher directement.
Petit à petit le Crédit National dut donc partager sa position de prêteur des grandes entreprises avec ces nouveaux intervenants. Il restait toutefois l'intervenant de référence pour les moyennes-grandes entreprises mais toutefois en pleine concurrence avec les banques.
Il restait aussi l'intervenant financier pour le compte de l'État dans les secteurs jugés prioritaires, ou pour contribuer au redressement d'entreprises en difficultés.
Plus tard, dans les débuts des années 90, la mode n'était plus à l'action directe, ni même indirecte, de l'État dans le financement de l'investissement industriel, et comme l'État disposait avec la Banque Française pour le Commerce Extérieur (BFCE) d'un outil financier qui paraissait complémentaire du Crédit National, on décida donc de les fusionner, ce qui fut fait en 1997, le nouvel ensemble prenant le nom de NATEXIS.
Concrètement ce fut le Crédit National qui acheta les actions BFCE détenues par différentes banques et assureurs, sauf AXA qui fit apport des titres qu'il détenait. Il devint ainsi le premier actionnaire du Crédit National qui prit alors le nom de NATEXIS.
Ses dirigeants le lancèrent alors dans un programme de développement international de grande ampleur qui, la crise américaine venant, se traduisit par des pertes importantes et dès 1999 ils furent contraints de s'allier avec le groupe des Banques Populaires qui dans un premier temps fit apport de plusieurs entités du groupe, puis racheta la majeure partie des titres détenus par AXA.
Enfin, en 2006, c'est le groupe des Caisses d'Épargne qui devint l'actionnaire majoritaire après l'apport d'une de ses entités du nom d'IXIS et la souscription à une augmentation de capital qui lui était réservée. A la suite de l'apport d'IXIS le nouvel ensemble prit son nom actuel de NATIXIS.
Aujourd'hui, seules les trois premières lettres de ce nom marquent donc le souvenir de l'ancien propriétaire de notre immeuble.
Ultime ironie du sort, ses anciens locaux de la rue Saint Dominique sont aujourd'hui en partie occupés par des cabinets de consulting américains.
Source: J. Rucine (Résident, ancien du Crédit National).
rue de bellevue

(ancienne rue de la Maladrerie)
de la rue de Paris à l'avenue du Général Leclerc
Longueur 1150 mètres - Largeur 10 mètres
La Maladrerie ou léproserie, qui se trouvait entre la Grande rue et la rue de Paris, aurait été fondée en 1189 ou avant par un évêque de Paris. Propriété des Hospices de St-Cloud, elle comportait des terrains et des bâtiments qui appartenaient encore à cet établissement il y a peu de temps.
Les plans du XVIIIe siècle indiquent un chemin de terre qui correspond à peu près à notre rue actuelle et qui, en descendant vers le sud, va rejoindre le Chemin vert en direction de l'ancien pont de Sèvres.
Son importance minime explique que les entrepreneurs du nouveau pont n'aient pas hésité à creuser sur son parcours une carrière pour en extraire sables et cailloux sans même prendre le soin de la combler, comme l'avaient fait à l'autre extrémité ceux de la nouvelle route de la Reine. Les riverains ne s'en plaignirent pas tous, car certains d'entre eux en avaient profité pour accaparer les parties du chemin au droit de leurs propriétés.
Mais lorsque le maire Vauthier voulut, en 1810, céder le vieux chemin de Paris à un sieur Picache, les Hospices de St-Cloud revendiquèrent une partie de l'ancien chemin de la Maladrerie. On en discuta longtemps. En 1822, un accord fut passé entre les maires de St-Cloud et de Boulogne, par lequel la commune de Boulogne accepta d'entretenir la rue dans la partie où celle-ci divisait les biens des Hospices. La Commission administrative de ces Hospices, pour marquer son droit, avait décidé que la rue porterait le nom de "rue de l'hospice de St-Cloud", ce dont Boulogne ne tint aucun compte. Notons qu'un ancien plan de 1785 désigne un chemin qui parait correspondre à celui-ci sous le nom de "rue des chaudronniers".
A l'autre bout de l'ancien chemin, la construction de la nouvelle route de Versailles avait rendu inutile la section au-delà de celle-ci. En 1828 le Conseil municipal la céda à Collas-Bigeon, frère cadet du futur maire Collas.
Il restait à débloquer les parties du chemin accaparées par certains propriétaires. On y renonça pour envisager une liaison par une traverse avec la rue de Silly, puis après un long litige avec le plus important, nommé Joyeux, on réussit à rétablir le chemin. Un poteau fut planté avec l'indication: "cette portion de rue est maintenant affectée comme décharge publique". Les trous comblés, le chemin fut considéré comme rétabli (1842) sous le nom de "rue Neuve de la Maladrerie". Vers le haut, on avait, en 1839, commencé une "chaussée bombée" avec un seul caniveau "quant à présent" en spécifiant: "si plus tard les propriétaires en décident un autre, ce sera à leurs frais". On commença un trottoir en 1852, un égout en 1854. Des buanderies s'étaient déjà fixées dans la rue vers 1840.
Le 18 septembre 1868, le Conseil municipal décide que la rue portera le nom de rue de Bellevue parce qu' "un grand nombre de propriétaires demandent le changement, prétendant que l'ancien nom serait une cause de défaveur pour leurs propriétés". Le maire de l'époque, Dobelin, qui habitait au n° 10, était sûrement de cet avis. Le nouveau nom avait été choisi, selon la mode assez simpliste du temps, uniquement parce que les coteaux de Bellevue se voyaient dans le lointain.
L'extrémité de la rue qui correspondait plus spécialement à la Maladrerie a été déclassée en 1946 et cédée l'année suivante aux Studios de Boulogne. L'air du pays n'est pas, croyons-nous, favorable aux fantômes, sinon les milliers de lépreux qui furent inhumés dans le cimetière St-Laurent (dont on enleva les dernières pierres en 1807) en auraient délégué quelques-uns de temps à autre pour quelque figuration cinématographique.
Auteur : << Les rues de Boulogne Billancourt >> E. Couratier
Société Historique de Boulogne Billancourt. 1962
référence bibliothèque municipale de Boulogne Billancourt 944.364 BOU BI
code barre 0005 18856
Boulevard de la république - Avenue André morizet

L'histoire de l'avenue Morizet est indissociable de celle du Boulevard de la République.
du Pont d'Issy à la place Sembat
chemin départemental n° 50
Longueur 1050 mètres - Largeurs 15 et 20 mètres.
En 1886, le Conseil d'arrondissement de St-Denis émit le vœu qu'un pont sur la Seine fut construit à l'extrémité du chemin de grande communication n° 50 de Vincennes à Issy, lequel n'avait pas d'issue. Un devis fut établi et soumis au Conseil municipal de Boulogne qui accepta de payer 225.000 frs sur un total de 1.250.000 frs. Mais l'affaire fut enterrée jusqu'en 1896. A ce moment, les deux conseillers généraux de Boulogne et d'Issy, Barbier et Gervais, la reprirent et la firent adopter par le Conseil Général. Naturellement il fallait donner une issue à ce pont sur la rive gauche. Le Conseil général envisageait à ce moment la création autour de Paris d'un boulevard circulaire. C'était trop beau...
On chercha des solutions plus modestes. Barbier suggéra au maire de Boulogne Joachum de soumettre un projet au Conseil municipal. Celui-ci en discuta en 1897. Les représentants de la section de Boulogne (nord), Lagneau en tête, se montrèrent hostiles, déclarant qu'on allait démolir un millier de logements. La majorité fut favorable à un boulevard allant jusqu'au Rond-Point de la Reine, en demandant en outre la liaison des chemins de fer d'Auteuil et d'Issy par le pont. Puis l'hostilité des Boulonnais, devenus majorité au Conseil municipal en 1900, contre Billancourt, fit à nouveau tout ajourner. La ténacité du conseiller général Barbier (on appelait par avance la future voie boulevard Barbier !) amena un arrangement. Le maire Lagneau accepta à contrecœur à condition que le Conseil général décidât aussi l'établissement d'une voie entre la nouvelle porte Molitor et le Rond-Point -prolongement de la rue du Château, qui intéressait "sa" section électorale et lui donnât la priorité sur le boulevard. Le Conseil général de la Seine, sur la proposition de Barbier, accepta les deux projets en exigeant une participation communale: 190.000 frs pour le pont, 500.000 frs pour le boulevard, à payer en annuités. Après l'enquête de commodo, le Conseil municipal donna avis favorable le 21 avril 1907.
Le 6 juillet 1908, le Préfet classait le chemin jusqu'au Rond-Point dans la grande vicinalité, le 31 octobre il prenait un arrêté de cessibilité pour la partie jusqu'à la route de Versailles, et le 1er décembre un décret déclarait l'utilité publique du pont et du chemin.
Le 29 novembre 1911, le Conseil municipal de Boulogne, constatant que la voie était en grande partie livrée à la circulation, décidait de la dénommer boulevard de la République. Mais la première partie seule était construite. Barbier avait été élu sénateur et son successeur au Conseil Général, Guibourg, ne s 'intéressa pas au prolongement. La guerre survint. La question paraissait enterrée et le Conseil Municipal refusa de payer les annuités qu'on lui réclamait.
Les immeubles de la rue Georges Sorel et d'autres furent édifiés qui faillirent rendre impossible la reprise des travaux. La construction du nouvel Hôtel de Ville, lorsqu'elle fut envisagée sur son emplacement actuel en 1931, rendait indispensable le percement d'une voie de desserte. André Morizet, sénateur-maire, reprit l'affaire du prolongement et son adjoint Lagriffoul la soumit au Conseil général, en offrant une participation communale. Mais la politique et des animosités personnelles s'en mêlèrent. Ce fut le député de Boulogne-Billancourt, Fernand Laurent, qui, par hostilité pour la municipalité, fit repousser la proposition au Conseil général, aidé par le maire d'Issy-les-Moulineaux, Oudin, conseiller général..!
Puis la politique vira de bord. Un nouveau Conseil général élu en 1935 accepta ce que son prédécesseur avait refusé et vota le prolongement. Les formalités de procédure et les expropriations étaient à peu près terminées en 1939. Lorsque la guerre éclata, la viabilité n'était effectuée sommairement que sur la partie face à l'Hôtel de Ville, juste à temps pour que les autobus de la S.T.C.R.P, puissent s'y ranger pour emmener aux gares quelques centaines de nos concitoyens effrayés par la menace d'un bombardement par les gaz. La viabilité fut poursuivie jusqu'en 1942, suspendue par ordre des occupants, et achevée après la guerre.
Les auteurs du projet de 1907 ne pouvaient certes penser que la largeur de 15 mètres deviendrait insuffisante. Il paraît qu'en 1941, l'ingénieur allemand Todt, le fameux constructeur du mur de l'Atlantique, visitant Boulogne, aurait émis l'avis qu'une largeur de 100 mètres serait nécessaire pour une voie semblable. Cet homme voyait "kolossal" -avec la plus parfaite indifférence sans aucun doute-.
L'Hôtel de Ville, œuvre de l'architecte Tony Garnier, avait été mis en service le 3 Juillet 1934. L'Hôtel des Postes qui lui fait vis-à-vis, le fut en 1938. Quant au bâtiment qui devait être un Centre d'Hygiène, la guerre ou plus précisément l'ordonnance allemande de 1942 en arrêta les travaux. Il a été achevé et est maintenant une annexe du Lycée Claude Bernard.
En mémoire du sénateur-maire André Morizet, qui administra Boulogne de 1919 à 1942 et est l'auteur de cette partie de la voie qui porte son nom, le Conseil municipal décida que la deuxième section du boulevard de la République serait dénommée avenue André Morizet (23 octobre 1944). Le Préfet approuva le 21 décembre.
L'ouverture de l'autoroute de l'Ouest et l'intensification générale de la circulation automobile ont entraîné, surtout depuis 1950, un mouvement de plus en plus intense sur cette voie. Malheureusement, la partie la plus ancienne n'a qu'une largeur insuffisante qu'il sera très difficile et coûteux d'élargir. Ce qui explique l'enlèvement des arbres et la diminution de largeur des trottoirs au profit de la chaussée qu'il a fallu réaliser en 1958.
Auteur : << Les rues de Boulogne Billancourt >> E. Couratier
Société Historique de Boulogne Billancourt. 1962
référence bibliothèque municipale de Boulogne Billancourt 944.364 BOU BI
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Rue de silly

du 133, avenue J.B. Clément à l'avenue du Général Leclerc
Longueur 1240 mètres - Largeurs 10 et 20 mètres
L'ancienne léproserie ou maladrerie de St-Cloud était louée avant la Révolution à la famille de blanchisseurs Heuzé et il semble bien que ce furent eux qui établirent un passage correspondant à une partie de notre rue entre la Grande rue et la rue de Paris. Sous la Révolution il est dit qu'il longe le mur de M. Foncier, le bijoutier des Merveilleuses du Palais-Royal, qui avait sa résidence d'été sur la "cy-devant route de la Reine". Sous l'Empire, un conflit éclata entre la commune de Boulogne et l'Hospice de St-Cloud au sujet d'un projet d'aliénation d'une partie du vieux chemin de Paris qui mit aussi en cause la propriété du passage.
Le litige ne fut réglé qu'en 1822 par un accord entre le maire de Boulogne, Bosselet, et le maire de St-Cloud président de l'Hospice de St-Cloud, Silly. Par cet accord, l'Hospice cédait à la commune de Boulogne le terrain de deux rues qu'il prétendait lui appartenir depuis toujours, Boulogne en acceptant l'entretien en reconnaissant à ces deux voies la largeur de 24 pieds ou 7,78m (rue de Silly) et de 18 pieds (rue de Bellevue), entre la Grande rue et la route de la Reine. Le procès verbal mentionne qu'il s'agit de donner une plus-value aux terrains qu'on se propose de louer en emphytéoses de 99 ans. Notre Conseil municipal accepta le 26 mai 1822.
L'arrangement fut jugé très favorable par les administrateurs de l'Hospice qui, pour remercier le maire St-Cloud, décidèrent de donner le nom de "rue Silly" à l'une des deux voies (17 février 1824). Cependant la rue, du fait de l'acceptation du Conseil municipal de Boulogne, n'appartenait plus à l'Hospice. C'est là un cas assez exceptionnel d'une voie publique dénommée par une administration étrangère à la commune propriétaire. Boulogne accepta tacitement.
Abraham Silly, notaire à Paris, né en 1751, mort 1825, avait été appelé à déposer au procès de Marie-Antoinette en 1793 devant le Tribunal révolutionnaire. Le "de" qui a été ajouté au nom de la rue ne résulte que d'un automatisme euphonique. Le système de location par emphytéose, fréquent en ce temps, lui tenait à cœur, mais ce ne fut pas une bonne affaire pour l'Hospice. Il s'agissait de plusieurs lots d'une surface totale de 23.421,32 m2 qui furent loués à deux personnes, l'une pour un loyer de 779 frs, l'autre de 1571 frs, au total 2.350 francs par an. Ce rapport, à peine normal en 1822, était encore le même à l'expiration des baux en 1923. A ce moment, le bénéfice était compromis par l'existence de bâtiments en mauvais état occupés par des locataires ne payant que des loyers insignifiants.
La nouvelle rue Silly de 1824 se prolongeait de l'autre côté de la route de la Reine par un sentier ancien que des empiètements avaient raccourci. Ce chemin fut rétabli sous le nom de "rue Neuve de Silly" et, le 9 mai 1835, le Conseil municipal décida de le prolonger jusqu'à la route de Versailles en acquérant un terrain Fabrègue. Ce terrain de 27 perches 1/2 fut payé 960 francs (à peu près 1 franc le mètre). La rue fut classée à 10 mètres de largeur le 3 avril 1850 et incorporée à la rue de Silly.
On ouvrit sur cette rue l'Abattoir en 1880, l'Ecole maternelle en 1886. Cette dernière, détruite par le bombardement du 4 avril 1943, a été reconstruite. A partir de 1830-1840, la rue était devenue un des principaux sièges des blanchisseries. Aujourd'hui, il en reste très peu. Très éprouvée par les bombardements de 1942-1943, ses ruines ont été l'occasion d'un élargissement à 20 mètres en vue de l'établissement éventuel d'une "rocade" reliant le pont de Billancourt à l'avenue J.B. Clément.
Auteur :<< Les rues de Boulogne Billancourt >> E. Couratier
Société Historique de Boulogne Billancourt. 1962
référence bibliothèque municipale de Boulogne Billancourt 944.364 BOU BI / code barre 0005
Histoire des rues autour du 103
André morizet
Né à Reims le 23 janvier 1876 et mort à Paris le 30 mars 1942, est un homme politique socialiste français.
Sa FamilleSon père fut maire-adjoint à Reims et son grand-père maire d'un bourg. Son gendre Jacques Kosciusko-Morizet (1913-1994) fut un haut fonctionnaire et ambassadeur, maire de Saint-Nom la Bretêche et secrétaire national du RPR (né Kosciusko, il avait pris le nom de son épouse, Morizet, pendant la Résistance). Son petit-fils, François Kosciusko-Morizet, est maire (divers droite, puis UMP) de Sèvres depuis 1995 et conseiller général des Hauts-de-Seine depuis 2006, son arrière-petite-fille, Nathalie Kosciusko-Morizet, est une femme politique française, qui fut ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement à partir du 14 novembre 2010 jusqu'à sa nomination comme porte-parole du candidat de l'UMP, Nicolas Sarkozy, à l'élection présidentielle française de 2012, et son arrière-petit-fils, Pierre Kosciusko-Morizet, est l'un des co-fondateurs du site de vente en ligne PriceMinister.
Sa BiographieMilitant socialiste, puis communiste, il est élu maire de Boulogne du 19 décembre 1919 à sa révocation par le gouvernement le 22 juillet 1922, il redevient maire par la suite, et c'est pendant son mandat que la ville prend la dénomination Boulogne-Billancourt, en 1925. Membre fondateur du Parti communiste, il est hostile à la XXIIe condition de Moscou, interdisant l'appartenance à la franc-maçonnerie dont il est membre (Grand Orient de France). Exclu du Komintern en janvier 1923 (avec Ludovic-Oscar Frossard, pour les mêmes raisons), il démissionne du PCF et rejoint l'Union socialiste communiste jusqu'en 1927. En 1928, il rallie à nouveau la SFIO.
Candidat à l'Assemblée nationale en 1914 et en 1919 sous l'étiquette du Parti socialiste communiste, il obtient respectivement 8 000 et 12 000 voix. Élu conseiller général en 1925, il démissionne deux ans plus tard, lorsqu'il est élu sénateur le 9 janvier 1927 et réélu le 14 janvier 1936. Il est absent le 10 juillet 1940 lors du vote des pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Il est maintenu sous l'Occupation à son poste de maire de Boulogne-Billancourt, d'où il organise l'évacuation de clandestins vers la Zone libre, jusqu'à sa mort en 1942.
Son Œuvre
En tant que maire, André Morizet a donné son visage actuel et moderne à Boulogne. Il a accompagné le développement démographique de sa commune et le progrès en soutenant les projets des architectes avant-gardistes et en leur faisant construire sur le territoire de sa circonscription des villas modernistes, des cités ouvrières, des bâtiments administratifs, dont l'hôtel de ville. Le projet qu'il a conduit traduit un souci d'améliorer la condition ouvrière par les services de la collectivité et un goût confiant pour la modernité. Il a laissé deux ouvrages :
"Le Plan 17", du nom du plan de l'état-major français, étude publiée aux éditions de l'Humanité en 1919 sur « l'incapacité de l'état-major avant et pendant la guerre ».
"Chez Lénine et Trotsky", écrit au retour de son voyage en tant que représentant du Parti Communiste à Moscou en 1921 où il rencontre Trotsky. Il y fait l'éloge de la NEP.
Il a aussi publié un journal et collaboré à des ouvrages sur Paris, notamment avec le maire de Suresnes, son ami Henri Sellier.
Extrait Wikipedia
Le prince Youri Tcherkessoff
Mais que faisait ce prince russe à Boulogne Billancourt?
Il est difficile de trouver des renseignements sur le prince Youri Tcherkessoff. J'ai bien eu confirmation, par un site de généalogie, de son mariage avec une dame Gabriela Marcial Jardim, portugaise. Ce qui explique qu'il a déclaré avoir un passeport portugais! Indication correspondant aux informations de la vente d'une parcelle de terrain constituant notre résidence.
Mes recherches m'ont fait redécouvrir l'installation d'une vague d'émigrés russes dans les quartiers nord de Boulogne. Ceci, occasionné par la révolution bolchévique. Cadres, nobles, bourgeois ayant les moyens d'avoir des voitures en russie, beaucoup s'installèrent comme chauffeurs de taxi. Les taxis russes à Paris du début du XX ème siècle sont bien connus. D'autres furent ouvriers des usines Renault. Le choix de Boulogne Billancourt comme 'point de chute' s'explique probablement par l'installation au XIX ème siècle de riches bourgeois russes.
Ironie de l'histoire: ce prince habitait le long d'une voie "Morizet", grand admirateur de Lénine et Trotski.
A la fin de l'année 2010, la Mairie de Boulogne a fait une exposition sur la diaspora russe installée dans la commune: <<Billankoursk - 150 ans de présence russe à Boulogne Billancourt>>.
Notre résidence, un temps terre d'accueil russe? Lisez ce document...